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Une importante délégation multisectorielle, conduite par le Directeur Général du Conseil des Chargeurs du Tchad, Monsieur Hamid Djoumino, a foulé le sol de Sarh ce jeudi 24 Avril après-midi, chef-lieu de la province du Moyen-Chari.

Cette mission, réunissant les représentants de plusieurs corps stratégiques notamment la réglementation du transport, le Bureau National de Fret Tchadien (BNFT), la direction générale des douanes tchadiennes, la gendarmerie nationale, la chambre de commerce ainsi que la douane camerounaise ambitionne de jeter un regard lucide sur le fonctionnement du corridor Sido-RCA-Tchad.

Accueillie à la résidence du Délégué général du gouvernement auprès de la province du Moyen-Chari, Abderamane Ahmat Bargou, en présence de ses plus proches collaborateurs, dont le Préfet du département de Barh Koh, M. Oumar Ali Nanina, la mission incarne une volonté politique affirmée de rompre avec les pratiques qui freinent l’élan du commerce sous-régional.

Une initiative qui vise avant tout, à inspecter les barrières physiques et administratives le long du corridor reliant la République Centrafricaine au Tchad via le poste de Sido. À travers des visites de terrain et des échanges avec les acteurs du transport, la mission entend observer de visu les multiples irrégularités, abus et tracasseries routières qui minent ce couloir stratégique.

« Le développement économique d’un pays passe aussi par la fluidité et la sécurité de ses corridors commerciaux. Il était essentiel pour nous de venir constater nous-mêmes les réalités que vivent nos chargeurs et transporteurs, » a déclaré M. Hamid Djoumino, dans un ton à la fois ferme et empathique.

Au-delà de la seule logistique, cette mission soulève des enjeux profonds : comment garantir la libre circulation des biens dans un espace sous-régional soumis à des défis sécuritaires, réglementaires et parfois même humains ? Pour les commerçants, chauffeurs et opérateurs économiques de la zone, chaque barrière, chaque tracasserie est une entrave au pain quotidien, une injustice silencieuse.

En s’appuyant sur une démarche inclusive, la mission a tenu une rencontre inclusive avec les acteurs, en synergie avec les autorités locales et les usagers du corridor. Le but est clair : renforcer la compétitivité économique du pays, lutter contre les pratiques illicites, et surtout redonner confiance aux acteurs du transport, souvent abandonnés à eux-mêmes sur les routes de la sous-région.

La présence simultanée des autorités tchadiennes et camerounaises traduit la nécessité d’une coopération transfrontalière renforcée, seule à même de garantir la mise en œuvre effective des mesures envisagées.

Ce déplacement, loin d’être symbolique, marque une étape importante dans la volonté de moderniser les infrastructures de transport et de réguler un secteur crucial pour la croissance. À l’heure où le Tchad s’engage dans une dynamique de développement durable, la sécurisation et la fluidification des corridors commerciaux demeurent un levier indispensable. La population de Sarh, tout comme les professionnels du secteur, attend désormais des actions concrètes. Car si les constats sont connus, il reste à transformer les intentions en réformes tangibles, pour faire de la route un vecteur de développement, et non un calvaire pour les usagers.

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Correspondance – Voix du Grand Moyen Chari

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