
Un nouveau rebondissement dans la crise qui secoue la chefferie traditionnelle de Bedaya. À la suite de la vive contestation des sept chefs des cantons Sara Madjingaye, le Mbang Dayan de Bedaya a reçu un avertissement officiel du Préfet du département du Mandoul oriental, Abdoulaye Djibrine Idriss.
Dans une note ferme et sans équivoque, l’autorité administrative reproche au Mbang l’organisation d’une réunion non déclarée, qui aurait déclenché l’indignation des chefs coutumiers du Mandoul et du Moyen-Chari. Le préfet y voit une démarche périlleuse, susceptible d’attiser les tensions communautaires et de fragiliser la cohésion sociale déjà mise à rude épreuve.
« Le Mbang de Bedaya est sommé de revoir ses méthodes de gouvernance, d’œuvrer à la cohabitation pacifique entre les communautés et d’éviter toute initiative pouvant porter atteinte à la paix sociale », écrit le représentant de l’État, rappelant que le chef traditionnel est, au même titre que les autres acteurs, collaborateur de l’administration territoriale.
Cette mise en garde intervient après une rencontre tenue le 22 mars dernier, lors de laquelle les ressortissants du canton Bedaya ont voté pour la destitution du chef de canton Djasnan Titendjibaye, une décision vivement contestée par ses pairs qui pointent du doigt l’implication du Mbang Dayan dans le processus.
En réaction, les sept chefs des cantons Sara Madjingaye ont menacé de rompre toute collaboration avec le Mbang. Une escalade de tensions à laquelle tente de répondre l’Association pour le Développement Social et Économique du grand Moyen-Chari (ADESE-MC). Réunie en assemblée générale à N’Djamena, l’association appelle à l’apaisement et exige des excuses publiques de la part des chefs contestataires envers le Mbang Dayan.
Alors que les esprits restent échauffés, les regards sont désormais tournés vers les autorités administratives et les médiateurs communautaires, chargés de désamorcer cette crise aux relents identitaires et d’empêcher qu’elle ne dégénère en conflit ouvert.
Le défi : rétablir la confiance, apaiser les rancœurs et préserver le tissu social fragile du Mandoul et du Moyen-Chari.
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NADJILEM ADOLPHE – Voix du Grand Moyen Chari