
Sarh, capitale provinciale du Moyen-Chari, a servi de cadre, le 16 mai 2025, à la tenue d’un atelier stratégique d’auto-évaluation consacré à la lutte contre la dracunculose, communément appelée maladie du ver de Guinée. Cette rencontre, d’une portée sanitaire et sociale, s’inscrit dans la dynamique nationale d’éradication totale de la maladie d’ici 2030.
Initiée par la Délégation sanitaire provinciale, en collaboration avec le Centre Carter, l’activité a réuni un large éventail d’acteurs issus des sphères administratives, sanitaires, communautaires et techniques. Elle fait suite au mini-forum provincial tenu récemment dans le cadre de la campagne nationale d’éradication, et visait à dresser un bilan critique des actions menées, relever les défis persistants et proposer des ajustements opérationnels pour les mois à venir.
Dans son allocution d’ouverture, M. Abderrahmane Ahmat Bargou, Délégué général du Gouvernement auprès de la province du Moyen-Chari, a rappelé que « l’éradication du ver de Guinée n’est pas uniquement un enjeu de santé publique. Elle constitue également un impératif de développement et de restauration de la dignité humaine ». Il a plaidé pour une mobilisation multisectorielle et continue, seule garante du succès.
Le docteur Tchindebet Ouakou, coordonnateur national du Programme d’Éradication du Ver de Guinée, a quant à lui souligné l’urgence de l’action. « Le Tchad demeure, aux côtés de quatre autres pays, l’un des derniers foyers d’endémicité mondiale. Il est impératif de redoubler d’efforts pour sortir définitivement de cette liste », a-t-il martelé, tout en saluant les progrès enregistrés à l’échelle locale.
Des progrès, en effet, notables : aucun cas humain n’a été signalé dans la province du Moyen-Chari en 2025, malgré la détection de six infections animales. À titre de comparaison, l’année 2024 avait enregistré quatre cas humains et une cinquantaine d’infections dans la faune domestique, notamment dans le district sanitaire de Kyabé. Ce recul significatif témoigne de l’efficacité des campagnes de sensibilisation, de surveillance et de réponse rapide déployées sur le terrain.
Intervenant pour le Centre Carter, M. Mianro Davy a salué « l’engagement exemplaire des autorités provinciales et des communautés », tout en réaffirmant la volonté de son organisation d’accompagner le gouvernement tchadien jusqu’à la victoire finale contre cette pathologie invalidante. Il a insisté sur le rôle crucial de la sensibilisation communautaire et de la vigilance collective dans cette phase décisive.
L’atelier a également été marqué par la participation active des collectivités territoriales, à l’instar du maire adjoint de la commune de Danamadji, M. Djimasra Madjadinan, et du sous-préfet de Danamadji, M. Tougoundjidé Tedebaye Léonard, dont la présence a été saluée comme un signal fort de l’implication des autorités locales.
Ce rendez-vous stratĂ©gique aura permis de renforcer la synergie des interventions, d’actualiser les orientations opĂ©rationnelles et de consolider la dynamique collective vers l’objectif ultime : faire du ver de GuinĂ©e un souvenir du passĂ© au Tchad.
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Correspondance – Voix du Grand Moyen Chari