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Dans les zones reculées du Moyen-Chari, où les routes sont parfois impraticables et les écoles éloignées, cinq motos viennent redonner espoir aux éducateurs et aux communautés, ce vendredi 23 mai 2025 à la délégation provincale de l’éducation. Ce don, effectué dans le cadre de la 4e phase du Programme de Promotion de la Qualité de l’Éducation de Base au Tchad (ProQEB), vise à renforcer la capacité de suivi du secteur de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle (AENF) auprès de la Délégation provinciale de l’Éducation nationale.

Lors d’une cérémonie sobre mais hautement symbolique tenue à Sarh, autorités administratives, responsables éducatifs et partenaires techniques ont salué un geste qui va bien au-delà du simple appui logistique. « Ces motos vont nous permettre de nous rapprocher des apprenants et des centres d’alphabétisation. C’est un outil précieux pour mieux accompagner, écouter, évaluer », a confié avec émotion Line Neloumta Livorice, Secrétaire générale de l’Académie du Sud-Est.

Ce don s’ajoute à d’autres avancées marquantes dans la province : la remise antérieure de 30 motos, l’inauguration du nouveau bâtiment de la délégation régionale, et l’affectation d’un véhicule pour la supervision. Pour les encadreurs, souvent confrontés à des trajets longs et éprouvants, c’est une transformation concrète de leurs conditions de travail.

Macka Barry, représentant de l’ONG suisse Enfants du Monde, partenaire de longue date du programme, a rappelé la philosophie du ProQEB : « Outiller les acteurs, c’est investir dans la durabilité. Depuis plus de dix ans, notre cap reste le même : offrir une éducation inclusive, accessible, et de qualité, surtout pour les laissés-pour-compte. »

Le message a été appuyé par Mbourinh Mbah Celestin, Directeur général du développement du bilinguisme et de l’éducation non formelle, qui a tenu à rappeler l’esprit de responsabilité attendu : « Ces motos sont des biens publics. Elles doivent exclusivement servir les missions pédagogiques. »

Toutefois, une voix discordante s’est élevée. Abderrahmane Ahmat Bargou, délégué du gouvernement auprès de la province, a regretté que le département de Korbol ne figure pas parmi les bénéficiaires. Il a plaidé pour un rééquilibrage équitable des ressources afin que l’ensemble du territoire provincial soit accompagné sans discrimination.

Au-delà des discours, ce geste envoie un signal fort : les partenaires du secteur éducatif veulent une présence plus soutenue, plus humaine et plus proactive sur le terrain. Un impératif pour toucher les populations les plus vulnérables et assurer à tous : enfants, jeunes et adultes une chance d’apprendre, de progresser, et de construire leur avenir.

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Correspondance – Voix du Grand Moyen Chari

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