
À Sarh, la salle de réunion de la Mairie a pris des allures de véritable laboratoire de gouvernance locale ce mercredi 1er octobre 2025. Les élus municipaux et secrétaires généraux des six départements du Moyen-Chari prennent part à un atelier de renforcement de capacités consacré aux fondamentaux de la décentralisation.
Officiellement lancé par le Secrétaire général de la province, M. Fidèle Kodé Ngolo, cet atelier s’inscrit dans la continuité du Forum national sur la décentralisation tenu à N’Djamena en juillet dernier. Organisé par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) avec l’appui du programme Appui à la Gouvernance au Tchad, il répond à un objectif précis : préparer les collectivités locales à assumer pleinement leurs nouvelles responsabilités dans un pays qui fait le pari de rapprocher l’État des citoyens.
Au menu de cette session : la compréhension des textes fondateurs de la décentralisation, le rôle et les prérogatives des communes, la gestion participative, mais aussi les mécanismes de financement et de reddition des comptes. Autant de notions cruciales pour transformer la décentralisation en outil de développement local, et non en simple slogan politique.
« Les communes doivent être le moteur du développement, mais pour cela, leurs dirigeants doivent comprendre leurs missions, planifier avec rigueur et travailler dans la transparence », a souligné M. Baïdi Pataï, chef de mission et Directeur de la formation et communication au MATD, qui coordonne l’atelier aux côtés d’experts nationaux.
L’initiative suscite beaucoup d’espoirs dans le Moyen-Chari, une province stratégique par sa position géographique et son potentiel agricole. Les élus locaux, souvent confrontés à des attentes fortes des populations, voient dans cette formation une opportunité d’acquérir des outils pratiques pour mieux gérer leurs communes.
Pour le SG provincial, M. Fidèle Kodé Ngolo, « la décentralisation n’a de sens que si elle se traduit par des services de proximité de qualité, une meilleure prise en charge des besoins sociaux et une véritable implication des citoyens dans les choix qui les concernent ».
Cet atelier, premier du genre depuis le lancement du processus national, n’est qu’une étape. D’autres sessions thématiques sont annoncées, notamment sur la mobilisation des ressources locales et la gestion des infrastructures de base.
À travers cette initiative, le Moyen-Chari se veut précurseur dans l’appropriation de la décentralisation, un chantier majeur qui, bien mené, pourrait transformer durablement la relation entre l’État et les citoyens.
____________________________________________________________________________
Correspondance – Voix du Grand Moyen Chari