Conformément aux instructions du ministre de l’Éducation nationale et de la Promotion civique, les cours de remise à niveau ont officiellement démarré ce mardi à travers la province du Moyen-Chari. Destinée aux élèves de 4e appelés à intégrer la 3e, ainsi qu’à ceux de 1ère préparant leur entrée en Terminale, cette initiative vise à combler les lacunes accumulées au fil de l’année scolaire.
Cette décision gouvernementale a été bien accueillie par l’ensemble des acteurs du système éducatif, qui y voient une volonté manifeste d’améliorer la qualité de l’enseignement et de renforcer les chances de réussite des élèves aux examens de fin de cycle. Toutefois, derrière l’élan positif, se cachent de nombreuses difficultés qui risquent d’entraver l’atteinte des objectifs fixés.
Dans les zones urbaines, de nombreux enseignants sont actuellement en vacances hors de leur lieu d’affectation, ce qui complique la mise en œuvre effective des cours. Quant aux élèves, beaucoup se retrouvent dans l’obligation de s’engager dans des activités génératrices de revenus pour subvenir à leurs besoins, notamment en vue de préparer les frais d’inscription et l’achat des fournitures scolaires à la prochaine rentrée.
En milieu rural, la situation est encore plus préoccupante. Les routes devenues impraticables à cause des pluies rendent l’accès aux établissements quasiment impossible. Pire, certaines écoles ne disposent plus d’abris adéquats, les hangars en paillote qui servaient de salles de classe ayant été détruits par les intempéries. Plusieurs élèves, confrontés aux réalités du terrain, ont préféré rejoindre les champs aux côtés de leurs familles afin de contribuer à l’économie domestique.
Bien que louable, cette initiative du ministère pèche par l’absence de mesures d’accompagnement concrètes : absence de moyens logistiques, faible mobilisation des enseignants, manque de sensibilisation, et surtout, oubli des réalités sociales qui pèsent lourdement sur la scolarisation en période de vacances.
Si la vision est claire, sa mise en œuvre appelle à un engagement plus fort de l’État et de ses partenaires, notamment en matière de soutien matériel, financier et logistique, afin que cette volonté politique se traduise réellement sur le terrain.
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Analyse – Voix du Grand Moyen Chari
