
Un vent de renouveau souffle sur le Moyen-Chari. Pour la première fois, les six députés de la province unissent leurs voix pour écouter, comprendre et porter les préoccupations des populations à l’hémicycle. Ce matin, au palais des arts et de la culture Ngarta Tombalbaye, les parlementaires ont rencontré les leaders des réseaux de jeunes et la coordination des organisations féminines pour le développement. Une initiative saluée comme un tournant dans la gouvernance locale participative.
Sous la houlette du député Romadoumngar Félix Nialbaye, cette rencontre se veut un espace de dialogue franc et direct avec les forces vives de la région. « Le Moyen-Chari d’abord », martèle-t-il, comme pour poser les fondements d’un engagement collectif au service de la province.
Ce rassemblement de tous les élus du Moyen-Chari est historique. Dans un contexte politique souvent morcelé, voir des députés issus de huit groupes parlementaires s’unir, dont trois présidents de groupes le Gardien de la Cité, l’UNDR et le RNDT/Le Réveil est perçu comme un acte fort. Deux d’entre eux siègent aussi à la commission développement rural, ce qui ouvre des perspectives concrètes pour des actions ciblées.
Le député Djimet Ngandéré a dressé le bilan des trois mois d’activité parlementaire, mettant en lumière les efforts engagés pour faire entendre la voix du Moyen-Chari dans les débats nationaux.
Dans un cahier de doléances riche et structuré, Mme Nguendoyoum Mbaiaaondéné Géraldine, coordinatrice des organisations féminines, a livré un tableau sans concession de la réalité des femmes. Manque d’accès aux ressources, mariages précoces, violences basées sur le genre, difficultés économiques, faible accès au marché et à l’eau, et absence de mécanismes de financement : les défis sont énormes.
Pour elle, l’avenir passe par la mise en place de mécanismes solides de financement, un cadre de suivi des projets, et la pérennisation des actions communautaires. Son plaidoyer puissant pour l’autonomisation des femmes a reçu une oreille attentive des élus.
De son côté, Ganda Bini Djabou, Coordonnateur du réseau des organisations de jeunes, a fait entendre la voix d’une jeunesse trop souvent oubliée. Chômage endémique, manque de formation, sous-organisation en milieu rural, absence de soutien à l’auto-emploi, difficile accès aux crédits, rareté des bourses et marginalisation dans les recrutements publics : les obstacles sont multiples.
Il appelle à des solutions concrètes et durables : des politiques d’insertion professionnelle, un encadrement des projets portés par les jeunes, et une meilleure représentativité dans les prises de décision.
À l’écoute de ces cris du cœur, les députés se sont engagés à porter ces doléances dans les plus hautes sphères de l’État. Ils ont salué la clarté des exposés, la pertinence des propositions, et promis un suivi régulier avec les acteurs de terrain.
Cette rencontre, bien plus qu’un simple échange, marque le début d’un nouvel élan participatif dans la province du Moyen-Chari. Elle redonne espoir à une population longtemps reléguée au second plan et montre qu’avec l’union des forces locales, un autre avenir est possible.
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Voix du Grand Moyen Chari