
Autrefois, les tourteaux étaient bien plus qu’un simple en-cas : ils étaient le fidèle compagnon des élèves assidus, leur permettant de tenir tête à la faim et de se concentrer pleinement sur leurs études. Dans les salles de classe et sous les arbres, ils offraient l’énergie nécessaire pour feuilleter des cahiers et mémoriser des leçons.
Aujourd’hui, la donne a changé. Ce qui était jadis un symbole de détermination est devenu, aux yeux de bon nombre de jeunes, un sujet de moquerie. Manger des tourteaux est perçu comme une marque de pauvreté, voire une honte sociale. Une perception erronée qui éloigne les élèves d’un soutien alimentaire simple, efficace, et accessible.
Pourtant, derrière chaque élève brillant, nombreux sont ceux qui ont croqué dans ces galettes nutritives avant de décrocher leurs diplômes. Quelques bouchées accompagnées d’un verre d’eau suffisent souvent à calmer les tiraillements de l’estomac et à permettre au cerveau de se remettre en marche.
Il est temps de revaloriser cet aliment local, modeste mais puissant, et de rappeler aux jeunes que ce ne sont pas les apparences qui forgent la réussite, mais la résilience et le courage, parfois incarnés dans un simple tourteau.
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MOUNPOR BEADOUMNGAR – Voix du Grand Moyen Chari