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Silky station-service est le nouveau né à Sarh, chef-lieu de la province du Moyen Chari où le carburant notamment le super (essence) et le gasoil sont rares à trouver dans les grandes et petites stations.

L’ouverture de cette nouvelle station-service a suscité beaucoup d’espoir dans le milieu des opérateurs économiques et des propriétaires des engins à moteurs à essence et à gasoil, qui se disent fatigués par de longues attentes, d’incertitude et de dépenses excessives liées à l’achat de carburant à des prix exorbitants depuis des mois.

L’initiative ayant aboutit à la création et à l’ouverture de la station Silky est à saluer car sans aucune ombre de doute, elle fait la fierté de la majorité de la population de Sarh. Moderne et bien équipée, elle vient étoffer un réseau de distribution visiblement dépassé par la demande croissante en carburant. Cette ouverture tombe à point nommé, dans une ville où le carburant est devenu un produit de luxe, inaccessible pour de nombreuses couches sociales.

Silky propose des services rapides et structurés, avec des pompes fonctionnelles et du personnel qualifié. Dès les premiers jours, les usagers ont afflué, avec espoir d’y trouver un carburant de qualité, disponible à un prix officiel. Si cette affluence témoigne de l’ampleur de la crise, elle révèle aussi la soif de changement et d’initiatives locales capables d’apporter des solutions concrètes.

Il faut relever qu’à Sarh, le carburant arrive avec retard d’une semaine ou plus. Ceci donne l’occasion à certains vendeurs et revendeurs sans scrupules de faire des surenchères qui appauvrissent la population. C’est dire que Cette rareté profite aux petits détaillants qui se frottent les mains en vendant très chers le litre de super ou de gasoil. Chaque jour, les files d’attente s’allongent devant les stations qui disposent de carburant. Conséquences économiques et sociales: les transports sont perturbés, les activités commerciales ralenties, les groupes électrogènes aux arrêts, et le quotidien des habitants de plus en plus pénible.

Pas suffisant

Cependant, l’ouverture de cette station, aussi prometteuse soit-elle, ne saurait à elle seule résoudre le problème énergétique à Sarh du fait que cette pénurie persistante est le fruit d’une gestion défaillante du circuit de distribution, d’un manque de planification nationale. Aussi, disons-le, le résultat de la contrebande et de la spéculation, devenue un fléau au Tchad.

L’avenir de Silky dépendra largement de sa capacité à s’inscrire dans la durée, à garantir l’approvisionnement régulier et à résister aux pressions du marché informel. Une seule station ne peut combler à elle seule le déficit énergétique d’une ville entière, mais elle peut servir de catalyseur pour un renouveau.

Il est donc crucial que les autorités locales accompagnent cette initiative privée par une politique claire et rigoureuse gage d’une meilleure régulation du secteur, d’une lutte contre la spéculation et d’un encouragement à l’investissement.

L’ouverture de Silky ne doit pas être perçue comme une solution miracle, mais comme un signal positif dans une période trouble. Elle nous interpelle sur notre capacité collective à trouver des solutions durables aux pénuries. Elle invite à une réflexion plus large sur la dépendance énergétique du pays, l’importance des infrastructures et la transparence dans la gestion des ressources.

À l’heure où Sarh cherche à se relever, il est impératif que tous les acteurs du public comme du privé, jouent leurs partitions pour que le carburant ne soit pas un luxe mais un produit à la portée de tous. 

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Voix du Grand Moyen Chari

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1 thought on “Sarh: Une station-service suscite de l’espoir

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